Ainsi que je l’explique dans l’avant-propos, les personnages de L’ascension de la maison Archelon sont pratiquement tous tirés de la campagne de jeu de rôles du Trône de Fer que j’ai fait jouer à un groupe d’amis, dont les protagonistes étaient déjà eux-mêmes récupérés des nombreuses parties du Trône d’Acier (un jeu de stratégie-diplomatie par forum) que j’avais précédemment jouées en ligne.
Certains lecteurs pourront être surpris de découvrir que des personnages qu’ils ont connus voire créés ont mystérieusement changé de nom à l’occasion de leur transposition dans le roman.
Ce petit billet explique mes choix :
– Lord Hayden Archelon : le personnage original, tiré du Trône d’Acier, portait le prénom de Byron. Mon problème lorsque j’ai voulu transposer ce personnage dans l’univers du Trône de Fer, c’est que Byron était roi dans le Trône d’Acier. On l’appelait Roi Byron (ou King Byron), ça allait très bien. Dans l’univers du Trône de Fer, il ne pouvait plus être que Lord… Et je crois qu’il y a déjà eu un Lord Byron célèbre. Je l’ai rebaptisé pour éviter de faire lever les sourcils au lecteur à chaque mention du personnage.
– La maison Wight : la famille originale, dans nos campagnes du Trône d’Acier, s’appelait Thorne. Le seigneur s’appelait donc Lord Alleister Thorne, ce qui sonnait bien à mon oreille. J’ai réalisé plusieurs mois après avoir donné vie à ce personnage, que son nom sonnait en fait un peu trop comme celui de… Ser Alliser Thorne, l’un des principaux officiers de la Garde de Nuit dans le roman de George Martin. Comme la maison Thorne fait de toute façon partie de l’univers officiel de Martin (même si on n’en entend à peu près pas parler) et que mes personnages n’avaient rien à voir avec elle, plutôt que de rebaptiser le personnage, j’ai renommé la famille. J’ai choisi « Wight » qui est à la fois très proche de « right » (juste) et « white » (blanc), mais qui n’est réellement ni l’un ni l’autre… une ambigüité que le lecteur ne perçoit vraisemblablement pas mais qui fait partie de ces petites astuces que les gens qui écrivent aiment cacher dans leurs récits.
– Edoyn : le nom du personnage de notre partie de jeu de rôles s’appelait Eloyn. Le joueur qui avait créé ce personnage avait sans doute ce nom en réserve depuis assez longtemps et il ne connaissait l’œuvre de George Martin que d’assez loin. En l’occurrence, le nom sonne comme un nom assez classique du jeu de rôles médiéval fantastique, mais pas trop comme un nom du monde du Trône de Fer : dans l’univers de G.R.R. Martin, les prénoms ont la plupart du temps une similitude avec des prénoms anglo-saxons modernes, avec une petite déformation qui l’en éloigne. « Grey » (pour Gary) et « Mickolas » (croisement de Mickael et Nicolas) sont de très bons exemples de prénoms bien trouvés, de mon point de vue. « Eloyn » ne convenait pas : il ne convenait déjà pas dans notre partie de jeu de rôles, mais il convenait encore moins pour un texte que je prévoyais de publier et dont j’entendais qu’il respecte l’univers de Martin. J’ai donc finalement opté pour « Edoyn », suffisamment proche du prénom original, et respectueux du canon Martinien puisqu’il est une déformation du prénom anglo-saxon moderne Edwyn.
– Eleanne : le prénom de la septa dans notre campagne du Trône de Fer était « Eleanore ». Le nom de « Septa Eleanore » me semblait un peu trop proche de « Septa Lemore« , un personnage qui apparaît dans Une danse avec les dragons. « Eleanne » apporte aussi le petit « twist » au prénom contemporain « Eleanore » qui en fait davantage un prénom « Trône de Fer », et c’est donc ainsi qu’a été rebaptisée notre septa.
– la Maison Armrod : mes joueurs n’avaient pas lu les aventures de Dunk et l’Oeuf (série de nouvelles dérivée du Trône de Fer : je sais que le titre ne donne pas du tout envie, mais je ne peux que vous en recommander très cbaudement la lecture, c’est vraiment bien). Du coup, le fait que la maison Armrod dans notre partie de jeu de rôles s’inspirait très largement de la maison Webster (Tyssier en v.f.) de L’Epée Lige, et l’aventure que j’avais prévu de leur faire jouer s’inspirait aussi très directement de la nouvelle. Ce qu’ils ont fait de l’histoire prévue est plus ou moins ce qui est relaté dans l’épilogue (en édulcoré), qui n’a déjà plus grand chose à voir avec l’œuvre originale. Comme pour ce roman, je m’adressais aussi à des lecteurs qui auraient pour certains déjà lu L’Epée Lige, que la maison Webster fait partie de l’univers officiel de Martin et que celle que je décrivais dans L’ascension de la maison Archelon s’en éloignait assez franchement, j’ai procédé à un certain nombre d’aménagements. Parmi ceux-ci, j’ai renommé les Webster en Armrod, une maison du Trône d’Acier qui avait assez mal tourné et qui m’a permis de croiser un peu mes influences pour en faire une famille vraiment distincte des Webster.
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